Le Castel de Culoz
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Baronnie de Culoz - Royaumes Renaissants
 
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 Contes et Légendes : Les cadeaux magiques

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Evalea
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Evalea


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MessageSujet: Re: Contes et Légendes : Les cadeaux magiques   Contes et Légendes : Les cadeaux magiques Icon_minitimeMar 6 Fév - 20:12

LES CADEAUX MAGIQUES


Il était une fois, dans un pays fort lointain et oublié de nos mémoires, un sage souverain. Il avait trois fils qu'il chérissait énormément. Quand il eut vieilli et qu'il sentit sa mort prochaine, il légua. à son fils aîné tout l'héritage que son propre père lui avait laissé autrefois. A son fils cadet, il abandonna tout ce qu'il avait lui-même accumulé au cours de sa vie. Au troisième de ses fils, il donna trois cadeaux : une bague, une broche et un tapis précieux. La bague avait un pouvoir : celui qui la passait à son doigt jouissait de la bonne grâce de tous les gens et, par cette faveur, obtenait tout ce qu'il désirait. Le pouvoir de la broche était tel que celui qui la portait à sa poitrine pouvait voir se réaliser le moindre souhait de son cœur. Quant au tapis, il avait cette particularité : quiconque s'asseyait dessus pouvait se faire transporter instantanément où bon lui semblait, fût-ce au bout du monde.
Lorsque le roi remit à son plus jeune fils ces trois cadeaux, que lui avait préparés avec toute sa science un magicien renommé, il dit : "Jonata, mon préféré, tu es mon benjamin et je te donne ces trois présents afin que tu te consacres à la recherche de la connaissance. Il ne me reste aucun autre héritage à t'offrir. Ta mère gardera pour toi ces cadeaux et te les remettra au fur et à mesure que tu en auras besoin." Après avoir dit cela, il se tourna contre le mur et rendit le dernier soupir.

Les trois fils traitèrent le défunt avec tous les honneurs. Puis les deux aînés prirent possession de ce qui leur avait été légué. Quant au plus jeune, il pria sa mère de lui remettre la bague. Il voulait, grâce à elle, se lancer dans de hautes études. Sa mère lui dit : "Je te donne cette bague afin que tu t'efforces d'acquérir du savoir. Mais méfie-toi des femmes rusées contre lesquelles tu n'as pas été prévenu! " Jonata prit la bague et s'en fut à l'école. Là, il fréquenta assidûment les cours et assimila les sciences. Un jour cependant, il rencontra dans la rue une jeune fille. Elle était d'une beauté indescriptible, son charme laissait pantois quiconque la regardait. Dès qu'il la vit, il fut captivé par son regard. II la garda près de lui et l'aima par-dessus tout, si bien que tout le monde pensa qu'il allait l'épouser. La bague qu'il avait héritée et qu'il portait à son doigt lui attirait la faveur et 1e respect de tous. Grâce à elle, il obtenait absolument tout ce qu'il désirait.

Aussi choyait-il ses hôtes et distribuait-il des cadeaux, tout cela en vertu du pouvoir de son anneau. Sa bien-aimée, qui ne voyait jamais sur lui ni or ni argent, s'étonna. D'où tirait-il de quoi régler ses prodigalités? Aussi, lui dit-elle un jour qu'il était partie- librement de bonne humeur : "Mon bien-aimé, les gens racontent sur toi toutes sortes de choses. Tu n'as ni or ni argent. Comment se fait-il donc que tu puisses ainsi ne rien posséder et te montrer si prodigue? "
Jonata lui répondit : "Dieu a plus de pouvoir que l'or et l'argent. Dieu peut me donner ce que je lui demande." Mais la jeune fille ne fut pas satisfaite de cette réponse évasive. Elle le pressa davantage: Il n'existe personne que j'aime autant que toi. Ouvre-moi donc ton coeur et dis-moi l'entière vérité." Elle réitéra sa question bien souvent. Finalement, comme il n'aimait pas le mensonge, il dit: "Ma chérie, je vais te raconter ce qu'il en est. Mon père m'a légué cette précieuse bague qui possède le pouvoir suivant : celui qui la porte acquiert la faveur et l'amour de chacun. Grâce à cela, je reçois des gens ce que bon me semble et je peux mener grande vie." Aussitôt, elle répliqua : "Ecoute-moi, et fais ce que je vais te conseiller. Tu n'auras pas à le regretter. Chaque jour, tu vis parmi des gens au milieu des festivités. Là, tu peux te trahir au sujet de ton anneau. Mieux vaut me le confier. Je le garderai fidèlement jusqu'à ce que tu en aies besoin. " Jonata se rendit finalement à ses raisons et lui confia la bague. Aussitôt, la faveur des gens commença à se faire moins sentir puis même à disparaître. Quand il s'en aperçut, il lui demanda de lui rendre la bague afin de retrouver l'amour et la faveur des gens, car sa richesse s'épuisait. La jeune femme dit :"Tout de suite !" Elle s'en fut à sa chambre et ouvrit son coffret. Mais elle s'écria : "Misère de misère! Des voleurs sont venus. Ils ont pillé le coffret et emporté l'anneau !" Quand Jonata entendit cela, ses entrailles se nouèrent, il pleura amèrement.

Peu de temps après, i1 rendit visite à la reine, sa mère, et lui conta l'incident. La reine dit : "Ah! Mon bon fils! Ne t'avais-je pas prévenu contre les femmes? Et voilà que justement l'une d'entre elles t'a trompé! Mais ce qui est fait est fait. A présent, je vais te donner cette broche. Garde-la soigneusement car, si tu la perdais aussi, tu devrais renoncer aux honneurs et au succès." Jonata prit la broche et s'en retourna à l'école. Mais voilà qu'aux portes de la ville il vit arriver vers lui sa bien-aimée. Elle l'accueillit comme si de rien n'était. Dès qu'il la vit, Jonata oublia la recommandation de sa mère. Il la garda de nouveau près de lui et, comme auparavant, organisa des banquets et distribua des cadeaux, tant et si bien qu'on parla encore de lui par toute la ville. La jeune fille s'étonna encore. Où prenait-il tout cela? Il n'avait pas un sou vaillant. Alors, un jour qu'il était un peu gai, elle lui dit : "Mon seigneur, que j'aime de toute mon âme, j'ai à te poser une petite question. Ne refuse pas de répondre à ta bien-aimée. Ecoute : tu organises banquet sur banquet et pourtant, tu n'as, que je sache, le moindre sou en poche. Explique donc à ta servante comment cela est possible."Il répondit : "Je ne te dirai rien. Une fois déjà, je t'ai livré mon secret, et tu m'as fait perdre ma bague. C'est pourquoi il ne me dit rien de te révéler encore ce qu'il est préférable de garder caché."

La jeune fille répliqua : "Ecoute-moi, seigneur. Ce qui m'est arrivé avec l'anneau, tu ne dois pas me le reprocher. Cela aurait pu advenir à plus malin que moi, car on ne peut rien contre la ruse des voleurs. Maintenant, si je savais ce que tu gardes dans ton coeur, j'agirais tout autrement." Tout d'abord, Jonata résista à son discours, puis il se laissa fléchir et dit : "Puisque c'est ainsi, je vais te révéler la vérité. Regarde cette broche. Je la tiens de mon père. Celui qui la porte sur sa poitrine voit combler par elle tous les désirs de son coeur. C'est pourquoi je la porte et reçois tout ce à quoi j'aspire. La jeune fille recueillit cette révélation et poursuivit son discours : "Est-ce bien raisonnable, mon aimé, de la porter chaque jour du matin au soir? Tu pourrais songer en une heure seulement à tout ce dont tu as besoin pour une année. Confie-moi donc cette broche! Dès que tu le voudras, je te la rendrai afin que tu fasses le souhait qu'il te plaît."

Jonata répondit : "J'ai peur que tu ne la perdes, tout comme la bague. Dans ce cas, je serais réduit à la mendicité." Mais elle ne cessa de le harceler : "Cette bague m'a servi de leçon. Je te promets de prendre si grand soin de cette broche qu'elle ne pourra tenter personne ! J'en fais le serment." Alors, Jonata la crut et lui confia la broche. Quand le besoin s'en fit sentir, il la lui réclama. Mais la jeune fille lui avoua que le bijou lui avait été, une fois de plus, dérobé. Cela le plongea dans un profond désespoir. Il se reprocha : "Comme j'ai été fou de lui confier cette broche, alors qu'elle avait déjà perdu ma bague!" Une fois encore, il rendit visite à sa mère et lui conta toute l'affaire. La reine fut très contrariée et s'écria : "Ah! Mon cher fils! Pourquoi as-tu fais confiance à cette femme? Elle t'a trompé à deux reprises. On ne peut te considérer autrement que comme un benêt. Je n'ai plus rien à t'offrir à présent que ce précieux tapis que t'a légué ton père. Si jamais tu le perds, ne reparais plus devant moi!"

Jonata prit le tapis et s'en retourna en ville. Lorsque sa fiancée sut qu'il était de retour, elle se réjouit. Elle alla vers lui comme si de rien n'était et l'accueillit aimablement. Lui, déplia le tapis et dit : "Regarde, ma douce. Ce tapis m'a été légué par mon père sur son lit de mort. Assieds-toi dessus avec moi." Lorsqu'ils furent installés tous deux sur le tapis, le prince prononça en lui-même : "Allons loin d'ici, là où le pied de l'homme ne s'est pas encore posé" Au moment même où il eut cette pensée, le tapis les emporta tous deux et les déposa au bout du monde, dans une forêt étrange qu'aucun regard humain n'avait encore contemplé. Là, la jeune fille commença à s'inquiéter : "Où sommes-nous, seigneur ?" Jonata répondit : "Au bout du monde. Du moins je l'espère. Souviens-toi de la façon dont tu m'as odieusement trompé au sujet de la bague et de la broche. Je décide donc de te laisser en pâture aux fauves, si tu ne me donnes pas l'assurance de me restituer mes biens !" Elle répliqua : "Pitié pour moi, seigneur! Si tu me ramènes là où nous vivions auparavant, je te jure sur ma vie que je te rendrai la bague et la broche." Jonata la crut et dit : "Puisque c'est ainsi, je te reconduis en ton pays!" Mais elle ne se calma point. Sa curiosité la démangeait tant qu'elle insista : "Tu as ma parole à présent. Tu pourrais donc au moins me faire confiance et me dire comment nous sommes parvenus jusqu'ici." Le pauvre Jonata se mit à parler et lui apprit imprudemment ce qu'il aurait mieux fait de garder pour lui : "Mon tapis a le pouvoir de transporter à son gré quiconque s'assoit dessus." Et il poursuivit : "Allonge-toi, ma chérie, que je puisse me reposer contre ton épaule. C'est curieux, mais j'ai soudain envie de dormir!"

Elle prit sa tête et la posa contre sa poitrine. Il s'endormit aussitôt. Alors, elle tira doucement le coin du tapis sur lequel il reposait et elle pensa : "Que je sois transportée où je me trouvais auparavant !" Et le tapis l'emporta instantanément. Pour sa part, Jonata demeura allongé tout seul dans la forêt, endormi, comme noyé dans un sommeil ténébreux. Enfin, lorsqu'il se réveilla, il ne vit plus ni tapis ni jeune fille, il se mit à pleurer amèrement, à sangloter et à soupirer en gémissant : "Mon Dieu! Qu'ai-je fait? Je ne sais plus comment repartir d'ici." Une grande angoisse le saisit, car il n'y avait âme qui vive alentour, seuls des oiseaux voletaient très haut, au-dessus de lui. Puis il se ressaisit, et se mit à marcher où ses yeux et ses pas le conduisaient.

A force d'avancer, il rencontra une route et ne s'en écarta plus. II la suivit tout le long du jour et finit par arriver au bord d'un torrent qu'il devait passer à gué pour continuer son chemin. L'eau de cette rivière était si acide qu'en s'y mouillant les jambes, il sentit sa chair entamée jusqu'à l'os. Cela lui fit très mal. Il prit cependant le temps d'emplir une petite bouteille de cette eau et de l'emporter avec lui. Un peu plus loin, il aperçut un arbre tout chargé de fruits. Il était si affamé qu'il s'en rassasia. Mais ensuite, il fut couvert d'affreuses plaies. Néanmoins, il emporta quelques-uns de ces fruits avec lui. Il poursuivit sa route en se lamentant : "Mon Dieu! Que faut-il que j'endure !" Ce faisant, il arriva de nouveau au bord d'une rivière. Une fois encore, il devait la traverser. Mais, alors que la première eau lui avait arraché la chair des os, la seconde le cicatrisa et l'apaisa. Il en prit aussi dans une petite bouteille. Puis il eut à nouveau faim. Il aperçut un arbre dont les branches ployaient sous les fruits. Il en mangea. Alors que les premiers fruits lui avaient donné la lèpre, les seconds le guérirent de tous ses ulcères. Il en cueillit et les emporta. Il sentit alors un regain d'espoir le porter à nouveau.

Peu de temps après, Jonata aperçut au lointain un beau château. Il en sortait précisément deux hommes richement vêtus. Ces deux hommes lui demandèrent qui il était. Il répondit : "Je suis médecin. II n'en existe pas de meilleur que moi. Les hommes répliquèrent : "Notre roi, qui gît dans ce château, est atteint par la lèpre. Si tu parvenais à le guérir, tu recevrais en retour honneurs et richesses." Jonata dit : "Avec l'aide de Dieu, je le guérirai." Mais les hommes le prévinrent : "Avant toi, l'ami, beaucoup ont essayé et échoué. Ils y ont laissé leur tête. Mais si tu es sûr de réussir, nous te conduirons à lui." Jonata répéta : "Dites-vous bien que je le guérirai !" Ils le conduisirent donc devant le roi que la maladie clouait au lit. Jonata lui donna à boire de l'eau et à manger des fruits miraculeux. Trois jours après, le roi était guéri. Sa peau était devenue lisse et saine comme celle d'un enfant. Alors, le souverain donna à Jonata tout ce qu'il désirait et le garda près de lui, le tenant en haute estime.

Cependant, chaque jour, Jonata allait se promener au bord de la mer afin de voir si, par hasard, aucun navire n'arrivait des terres lointaines. Il y retourna souvent sans qu'aucun vaisseau n'apparût. Mais un jour, un orage éclata et, à sa grande joie, amena un bateau. Jonata questionna les hommes d'équipage afin de savoir si certains d'entre eux ne venaient pas de son pays. Or, justement, il y en avait quelques-uns qui venaient de sa ville et avaient même fréquenté son école. Il s'entendit avec les marins pour qu'ils le ramènent chez lui. Puis il pria le roi de le laisser partir. Ce dernier lui rendit sa liberté à contrecœur mais le combla de présents en guise d'adieu.

Ainsi, Jonata retourna dans son pays, chargé d'honneurs. Il atteignit la ville où vivait son ancienne fiancée. Là, le bruit se répandit bientôt qu'un extraordinaire médecin était arrivé d'un lointain pays et qu'il savait guérir toutes sortes de maladies. La personne la plus riche de la ville était l'ancienne fiancée. Sa richesse lui venait des cadeaux qu'elle avait dérobés jadis à Jonata. Mais à présent, elle gisait presque morte, tourmentée par la maladie. Quand elle fut au courant de la venue de ce fameux médecin, elle envoya quelqu'un le prier de lui rendre visite, lui faisant promettre riche récompense au cas où il la guérirait. Jonata ne se fit pas reconnaître. La jeune fille ne le reconnut pas non plus, car elle le croyait mort depuis longtemps. Il lui dit : "Chère Dame, aucun de mes remèdes ne pourra t'aider si tu ne me dis pas la vérité. Si tu détiens la propriété d'autrui, rends-la-lui. Ensuite, je ferai ce que j'ai à faire.

Alors, elle avoua la façon dont elle avait dupé Jonata au sujet de la bague, de la broche et du tapis, et la façon dont elle l'avait abandonné dans le désert du bout du monde, à la merci des bêtes féroces. Là-dessus, il insista : "A présent, belle dame, dis-moi où tu as caché les objets que tu as dérobés. La malade répondit : "Dans le coffre, là, au pied du lit. Voici la clef. Ouvre-le !" Jonata ouvrit le coffre et y trouva l'anneau, la broche et le tapis qu'il récupéra avec une grande joie. Puis il donna à manger à la jeune femme les fruits qui portaient la lèpre et lui fit boire de l'eau qui ôtait la chair des os. Le peu qu'elle en goûta lui fit enfler le corps. Les douleurs furent telles qu'elle gémit atrocement et finit par périr. Ensuite, Jonata s'en retourna auprès de sa mère, en possession de ses présents. Toute sa famille se réjouit de son retour. Il raconta à sa mère, à ses frères et aux petits princes tout ce qui lui était arrivé, du début à la fin. Comment il avait su affronter tous les dangers et comment il avait récupéré les cadeaux perdus. Tous le louèrent avec joie. Et Jonata vécut encore de nombreuses années avant de s'éteindre paisiblement.
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